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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 16:58

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 16:31

De retour chez moi, dans le Lot et Garonne, je me retrouvais face à un nouveau destin, et aller de nouveau de l’avant. Tout d’abord, un chemin un peu difficile entre toutes les visites de médecins et prothésistes ; mais cela faisait parti de mon nouveau combat. Après bien des essais, me voilà de nouveau appareillée, et je marche avec des béquilles.

La relation familiale était devenue plus forte, mais il fallait aussi que je trouve un domaine professionnel ou je puisse avoir mon indépendance et mener ma nouvelle vie. Mon souhait était de reprendre ma formation, elle allait durer 2 ans, mais je ne voulais pas rester en internat. Cette fois ci j’ai eu de la chance, j’ai réussi à trouver un centre près de chez moi. C’était génial, j’avais toujours l’appartement avec ma sœur, et je pouvais donc rentrer tous les soirs. Je vivais ma vie comme je le voulais, prenant parfois un peu de bon temps. Je progressais énormément dans mes déplacements, ainsi que dans ma formation ? Je rencontrais des gens qui ne jugeais pas, j’avais confiance en moi, j’avais la forme, la patate !

Après des mois avec la prothèse, je commençais à être à l’aise, un jour mon frère Jean-luc, m’appris quelques pas de danse,une chose banale, mais cela à compter pour moi.

Pendant cette période, ou ça allait bien, j’ai fais la rencontre de quelqu’un, de cette rencontre est né mon fils. Mon premier enfant, Alexandre. J’étais comblée, malgré mon handicap, rien n’était plus beau. J’ai accepté mes différences, pour lui je ne devais plus jamais baisser les bras, il était mon moteur. Je devais être là, pour le protéger, le soigner, le chérir, m’occuper de lui en toutes circonstances. Je lui dois ma nouvelle vie. Merci mon chéri.

Quelques années passent.

J’ai pu terminer ma formation professionnelle. Bien entendu, toujours quelques aller-retour dans des hôpitaux, ça depuis toujours c’est devenu le rythme de ma vie.

Pendant ces années, j’ai changé de région, j’ai rencontré un homme très charmant, en tout cas à l’époque (lol) , il m’apparu comme cela, et puis en réfléchissant un peu, tout le monde change, même moi. Mais en regardant de plus près, le fond reste le même. Une petite fille est venue scellée cette union, Amandine. Agréable petit bout, toute blonde. Avec ce deuxième enfant, j’ai été reboosté de plus belle, j’ai pu regarder la vie bien en face. Depuis leur arrivé, j’ai subi bien d’autres opérations, d’autres ennuis avec les prothèses, trop serrées ou trop lâches en fonction de la prise ou perte de poids. Nous avons eu des tas de problèmes, comme beaucoup de gens, mais à ceux là s’ajoutaient ceux dû à mon handicap. Des infections. Des douleurs. Des difficultés à me déplacer parfois. Des aménagements spéciaux nécessaires à mon handicap. Bref, pleins d’autres choses auxquelles on ne pense pas quand on est valide. Mais grâce au soutient, et la présence, de mes enfants et de mon mari, nous avons surmontés toutes ces tracasseries. C’est très important pour une maman d’avoir des enfants avec un cœur gros comme ça.

La vie ayant fait son chemin, aujourd’hui Alexandre vie à l’autre bout de la France, et Amandine, se prépare à quitter le nid pour commencer sa vie. Je travaille en qualité d’hôtesse de caisse, et ma vie me convient.

A la fin de récit le message que je souhaite faire passer, est de ne jamais baisser les bras, même si parfois c’est difficile et on y croit plus, il faut toujours regarder devant, et espérer.

Les aides extérieures sont toujours bonnes à prendre, bien sur ! Mais avant tout, il faut savoir se battre seul.

 Demain sera peut être meilleur, et si c’est pas demain, peut être après demain.

 

DEDICACE

Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont aidés et permis de faire ce récit, et du coup à me délivrer d’un poids qui me pesait depuis trente deux ans.

Une très grosse pensée, à Papa et Maman qui m’ont aidés pendant cette période et qui malheureusement ne pourront jamais lire ce récit. Je vous aime !

Pour finir, merci, à mon Homme, et mes deux enfants de m’avoir aider à surmonter toutes épreuves de notre vie. JE VOUS ADORE.

 

C. JOUHANNEAU

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 10:26

Les journées passent, Claudine me rend visite tous les jours. Elle prenait sur son temps de déjeuner, faisant l’aller retour depuis son lieu de travail, à La Défense et l’hôpital. Elle restait une heure à une heure et demi, et repartait vite travailler. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour me faire oublier la douleur, car je ne me souvenais pas avoir eu aussi mal aux précédentes amputations.
Un jour juste avant la visite de Claudine,  le chirurgien et l’infirmière, pendant leur visite journalière, m’apprend que la cicatrisation est en bonne voie, mais qu’il va me falloir une atèle qui me prendrait la jambe entière afin de consolider le genou. Equipé de la sorte je pourrai rentrer à la maison. Connaissant bien ma sœur, je savais, sauf gros imprévu, qu’à sa prochaine visite elle aurait l’atèle et que donc je sortirai. Toute contente je commençait déjà à rassembler mes affaires.  Mais une atèle qui allait complètement me bloquer la jambe, ça promettait d’être rock and roll.
Le fait de rester chez ma sœur m’aurait fait énormément plaisir, seulement voilà, ils n’avaient plus de jours de congés disponibles, et ne souhaitaient pas me laisser seule à la maison dans mon état, il à donc fallu organiser mon retour dans le Lot et Garonne en deux temps trois mouvements. L’organisation, c’est une chose qu’ils savent faire.  Claudine soumettait les idées, et Patrick faisait le tri, en pesant le pour et le contre. Il fallait aussi trouver le moyen de me faire voyager le plus confortablement possible avec cette jambe raide. Sans tourner autour du pot, la décision fut vite prise.  L’aller retour se ferai le week-end prochain. C’est allongé du mieux possible sur la banquette arrière, sanglé qu’en même, Patrick ne voulant courir aucun risque, que nous avons pris la route très tôt le samedi matin. J’étais tellement bien installé que le voyage c’est bien passé. Nous sommes arrivés à la maison dans l’après midi, ils m’ont déposés, bus un café, et comme leur décision de me soutenir à faire cette opération n’avait pas plu à tout le monde, l’accueil fut un peu froid, et ils ont repris la route en suivant.
Même si ils n’en attendaient pas plus, « Je dois leur dire un grand merci ».
De retour à la maison, il était impossible que je reprenne ma formation de suite. Je devais trouver un prothésiste et que cette foutu jambe guérisse. Me voilà reparti dans un nouveau combat qui ne s’arrête jamais

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 07:54

De retour chez Claudine, nous faisons un compte à Patrick qui voulait tout savoir. Moi, je ne savais pas trop quelle décision prendre, le fait d’être réopérée pour être mieux appareillé étant tentant bien sur, mais repasser par plein d’épreuves à nouveau me faisait froid dans le dos. Et le fait de redescendre en famille dans le Lot et Garonne, me coupera complètement l’envie de revenir sur Paris. Patrick me fit comprendre que je pouvais prendre des avis à droite et à gauche pour peser le pour et le contre, mais que de doute façon je serai la seule à prendre la décision. Il me connaissait déjà bien, et lui il avait bien compris aussi que je mettais dans la balance, que le fait d’être opéré sur Paris, cela les impliquait pour la suite. Sur cette longue soirée de méditation, nous allons nous coucher, en pensant que la nuit porte conseil et que demain il fera jour !

Le lendemain matin, au petit déjeuner, je précise à Claudine, que ma décision est prise et que je ne rentre pas à la maison. Dans la matinée, le rendez_vous est pris avec le professeur et l’opération programmée pour le lundi matin. L’esprit « presque » tranquille, nous passons un week-end agréable, ou jamais il n’a été question de l’opération, même si quelques fois j’y pensais un peu, certainement eux aussi, mais ils faisaient en sorte de ne jamais aborder le sujet.

Lundi matin, ils m’accompagnèrent à l’hôpital. Arrivé dans le service du professuer, j’ai eu des frissons dans le dos, de revoir ce genre d’endroit, mais c’était reparti, et il n’était pas question de faire marche arrière.

Devant aller au travail Patrick nous quitte, sans auparavant m’avoir souhaité courage. Claudine reste avec moi jusqu’au départ pour le bloc opératoir. Elle me rassure en me disant qu’elle sera là à mon réveil.

On vient me chercher, et commence le défilé dans ce labyrinthe de couloir, allongée sur le brancard, comme beaucoup je regarde défilé les néons au plafond m’évitant de trop penser. Nous arrivons dans une salle pour nous préparer à l’opération, et ou il y avait déjà plusieurs personnes qui attendaient leur tour.

Une infirmière s’approche de moi, me dit quelques mots pour me rassurer, me met la perfusion, em prévenant que l’allais m’endormir bientôt. Et plus rien.

Quelques temps après, on me ramène à la chambre, toujours un peu dans les vape, comme promis j’entend la voix de Claudine. J’essaie d’ouvrir les yeux pour la voire, mais ils sont encore trop lourd, j’ai du mal, l’anesthésie fait encore sont effet. J’attends un moment, et au bout d’un long effort je vois Claudine, assise près de moi. Je n’avais pas encore assez de force pour parler, je croise son regard, ces yeux bleus me fixe, elle ne disait rien, mais ça en disait beaucoup.

Je ressenti une faible douleur à la jambe droite, je regarde, et je vois un pansement sur la cuisse, et ma jambe est ficelée dans une atèle. Je ne comprends pas très bien pourquoi .

Le chirurgien arrive et me fait un compte rendu. Il m’a redressé la jambe, bloquer la cheville, et pratiqué l’amputation du pied. Pour que je souffre pas trop, il m’a mise sous morphine.

Après son départ j’arrive à demander à Claudine por combien de temps je suis là ? Elle répond, pour une bonne quinzaine de jours, et qu’ensuite et pourrai rentrer à la maison. Sur ce elle me quitte pour retrouver Patrick, en me prévenant qu’elle repassera le lendemain avant d’aller travailler. Quant à moi, elle me conseille de bien me reposer.

Comme son cœur est grand et pur, elle ne pense pas à ce moment là le bien moral qu’elle me fait en étant à mes cotés pendant cette nouvelle épreuve

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 18:12

Avant de quitter l’hôpital, le chirurgien me rend visite, pour m’informer , et là ce qu’il m’annonce me laisse pantois.

« Votre jambe est très abîmée, mais aujourd’hui nous n’avons plus la possibilité de vous soigner. Je pense qu’il faudrait pratiquer une autre amputation pour que vous puissiez être appareillée correctement ». Me dit il, comme ça froidement.

De suite je lui fais comprendre que je ne suis pas du tout du même avis que lui.

«  Pourquoi avoir fait tout ça, pour que quelques mois plus tard vous me parliez d’une nouvelle amputation. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt. Je suis habitué maintenant à marcher comme ça, pour moi c’est hors de question » Que je lui répond.

Et je vais m’assoire dans mon fauteuil, fin de la discussion.

Sur ce, l’ambulancier vient me chercher, et avant de partir, le chirurgien, me demande de réfléchir qu’en même. Alors que j’aurai dû quitter l’hôpital avec joie, je pars avec une énorme boule au ventre.

De retour à la maison, j’en parle à ma famille, qui bien entendu, est de l’avis du chirurgien. Mais, je voulais avoir encore un autre avis. J’appelle ma sœur de Paris. Elle me répond de suite, qu’elle va se renseigner, et de prévoir ma monter sur Paris pour une autre consultation. J’étais hésitante, mais de toute façon je n’avais pas trop le choix non plus, pour sauver ce qui restait de ma jambe.

Quelques semaines plus tard le rendez-vous est pris. Je pars pour Paris, à l’hôpital Saint Antoine pour rencontrer un nouveau chirurgien. Un instant j’ai l’impression de revivre tout ce que j’ai déjà vécu. Ma sœur, qui m’accompagne toujours, et moi, arrivons dans le service. Un endroit lugubre, froid, et vieux. Ce nouvel avis allait être important pour mon avenir.

Enfin on m’appelle, je me lève et j’entre dans le bureau. Le chirurgien nous accueille assis derrière son bureau, et nous invite à nous assoire, et le dialogue commence.

Un peu angoissée, mon cœur battait la chamade.

«  Je vais être franc avec vous. Effectivement cette jambe n’est pas jolie, mais je peux intervenir pour vous redonner une marche correct. Cela va durer une quinzaine de jours d’hospitalisation et ne sera pas sans douleur.

Je vous redresse la jambe au niveau du genou, je vous pose une branche, je bloque la cheville pour ne pas qu’elle tourne, et je vous ré ampute le pied au niveau du talon car il est sain et la peau en bon état, ça fera donc un moignon de qualité ».

Pour que je me rende bien compte, il me montre la vidéo d’une patiente qui avait subie la même chose que moi. A vous de réfléchir »

Je reste sans rien dire, mais franchement, est ce que j’avais beaucoup de choix. Claudine, me sort de ma réflexion.

« Tu vas je le faire, j’espère »

Ils étaient bien gentils tout ceux qui voulaient que je repasse sur la table d’opération. Moi je savais bien tout ce que ça représentait. Je ne en voulais pas, bien sur, il voulait que je prenne la meilleur décision pour mon avenir. Mais j’avais un autre souci en tête. Je montais du Lot-et-garonne et si je repartais chez moi, il y avait beaucoup de chance que je ne remonte pas sur Paris, et là, Claudine, avait déjà compris la chose.

Au moment de sortir du bureau le chirurgien me conseil de prendre une bonne décision, et justement de penser à mon avenir, car j’étais encore jeune

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 18:53

Après des mois de rééducation et de souffrance pour récupérer ma dignité et fierté de me tenir enfin debout et remarcher seule, c’est le prix qu’il faut payer pour s’en sortir,  je vois enfin le moment de rentrer dans ma famille, approcher.

Un retour, tant désiré, tant souhaité, au point que j’en rêvais parfois. Seulement voilà, tout n’était pas aussi simple, car si dans le centre on nous entraîne à récupérer notre dignité, on est pas préparé aux aléas de la vie courante. Tous handicapés peux en parler, c’est un combat de tous les jours, avec les difficultés d’accès, les difficultés à circuler, et bien plus tard lorsque je conduirai, le nombre de fois ou une personne égoïste, irresponsable se gare sur l’unique place réservé aux handicapés, parce que c’est la plus de l’entrée au magasin, et bien que depuis, les mentalités ont un peu changées, ils n’en reste pas moins qu’il y toujours des gens qui ne pensent qu’à leur petite personne, et ça durera tant que les sanctions ne seront pas plus forte. Le combat ne s’arrête jamais.

De retour à la maison, après le temps des retrouvailles et la joie de revoir la famille, passé. Je commençais à me poser des questions sur mon futur. Je refusais de rester à ne rien faire, je n’allais pas rester chez papa et maman à me lamenter sur mon sort et rester enfermée. J’ai profité de ma convalescence pour faire le point sur moi-même et qu’est ce qu’allait être ma vie . Ma relation avec Eric était terminer, nous nous étions séparés amicalement, et chacun de son coté avait repris le cours de sa vie. L’accident avait tout gâcher, et il s’en voulait tellement de m’avoir emmenée ce jour là.

Après bien des recherches, et des réflexions, me voilà inscrite dans un centre de formation à Pau, pour y apprendre la comptabilité. Bien entendu, ce n’était pas du tout le métier que je souhaitais faire avant l’accident, j’aurai aimé faire coiffeuse, mais il ne fallait plus y penser, les longs moment à passer debout, ce n’était plus possible. Mais je ne suis pas resté longtemps à Pau, je ne supportais pas le fait d’être enfermé, je ne trouvais pas ma place, j’avais des sensations d’étouffement, alors je demandais à être transférée dans un centre plus près de chez moi, dans le Lot et Garonne, pour ne pas être en internat.

J’ai vécu un moment avec ma sœur Patricia, chez mon frère Gérard et sa femme Marie-Laure qui nous ont accueillies le temps de me refaire une petite santé. Nous sommes restés jusqu’à l’arrivée de leur première fille. Par la suite Patricia et moi, avons pris un appartement. Cette période fut pour moi une réadaptation à la vie de tous les jours, et je n’avais pas la forme tous les jours, mais il fallait avancer.

Quelques mois passèrent, et de difficulté en difficulté j’avançais dans la vie. J’avais même parfois des moments de bonheur. Lorsqu’un jour, je ressenti une forte douleur dans la jambe gauche, je ne pouvais plus poser le pied par terre. De suite, des images, de mauvaises images, me revenaient à l’esprit. Je me revoyais quelques mois auparavant. Je consulte un médecin. Analyse de sang, et de nouveau le verdict impitoyable tombe. Staphylocoque, infection attrapé à l’hôpital.  Antibiotique, prise de sang tous les jours, repos. CA a duré assez longtemps, j’ai été obliger de repartir à Bordeaux, au Tripode pour y subir un curetage, et le chirurgien m’apprend que avec ce genre d’infection on n’en guéri pas facilement, et qu’il faut faire très attention à la fatigue et avoir une hygiène de vie très sérieuse.

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 11:04

Après cela j’étais prête à accepter la prothèse, mais est ce que j’avais vraiment le choix ? On ne peut pas dire qu’une prothèse est belle, mais les prothèses de rééducation sont tout ce qu’il y a de sommaire, car elle ne sont que temporaire en attendant l’adaptation et ensuite la prothèse «  finale ». Je dis finale entre guillemets car depuis le temps j’en ai eu des prothèses de puis 1981. Me voyant arriver le kiné m’apostrophe gentiment «  la nuit t’as faite réfléchir ? »

Je lui répond par un petit sourire, peut être un des rares que je distribuais à l’époque. J’enfile la prothèse et me voilà debout. Après tant de temps passé allongé et assise, me voilà sur mes jambes, ça procure une sensation bizarre. Un instant je voyais l’avenir autrement. Mais il y avait encore du travail, je fais quelques pas entre le barres, Nono était derrière moi pour le cas ou, et m’encourageais en me disant, «  plus tu marcheras et moins tu auras envie de la quitter « 

Effectivement, plus le temps passait et plus je progressais, je me sentais bien et j’étais contente. Après quelques jours, il fallait faire un ajustement avec la prothèse. Oui, car le moignon, réagi, soit au changement de poids, à la prise de muscle, bref il se modifie, et donc la prothèse n’est plus vraiment adaptée.

Nono me dit de passer voire le docteur, car quelque chose le chagrinait, il avait remarqué que le moignon n’était pas normal. A la fin de la séance de rééducation j’enlève la prothèse, et là, mauvaise surprise, on constate une blessure sur la cicatrice. Nono essaie de minimiser en me disant

«  ce n’est pas grave, va à l’infirmerie, ils vont se soigner ça »

Très vite une mauvaise image me traverse l’esprit, je me revoie refaire le chemin en arrière.

A l’infirmerie, on me consulte, et de suite le verdict tombe. Hématome d’appui, arrêt de prothèse et consultation auprès du docteur pour la suite à venir. Quelques instant plus tard le docteur confirme les ennuis, je dois repasser des radios, prendre des antibiotiques, soins de compression.

Plus tard Nono passe me rejoindre dans la chambre, il me dit que ce genre de problème arrive quelques fois et qu’il faut être vigilant pour ne pas aggraver et fragiliser le moignon. En attendant, il allait me faire des massages et préparer ma jambe gauche, qui était amputé au niveau des orteils. Pas facile à appareiller, j’avais pour le moment une sorte de sabot, provisoire, heureusement. J’essayais de m’y habituer, mais c’était pas du tout élégant.

Les semaines passent, le moignon se guéri et je peux progresser mais à l’aide de cannes anglaise. Les jours passent et se ressemble, l’ennui commence à me prendre, je voudrai bien retourner chez moi, rien que le temps d’un week end.

Arrive enfin le jour de faire le point et d’envisager les prothèses définitives. Les prothésistes sont contents du travail que j’ai effectué, je me débrouille bien et les moignons sont jolis. Seulement voilà, tous les jours au centre je voyais toutes sortes de prothèses, et je constatais sans cesse, des petits défauts par-ci et par-là. Il y avait des gènes pour marcher, de légers boitillements, des déhanchements, des bosses bizarres qui apparaissaient sous les vêtements. Tout cela je le refusais, je venais de me faire enlever ma joie de vivre, je ne voulais pas perdre ma dignité.

Pendant qu’on me fabriquait ma « nouvelle jambe » je continuais la rééducation, et au centre, nous étions un petit groupe, ou nous avions organisés une petite course, c’était à celui qui le premier partirais en week end.

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 13:38

Pendant ma visite, je me rends compte des efforts qu’il va me falloir fournir. Une semaine passe tranquillement, le lundi suivant, le kiné, me propose de commencer la rééducation en salle. Ca ne me déplaisait pas, j’allais enfin pouvoir rencontrer les prothésistes.

La rééducation avait lieu le matin et l’après midi, je ne marchais toujours pas, mais je me battais, mon objectif étais de me préparer à recevoir mes prothèses. Le kiné,que j’appelle Nono, me prévient que le lendemain j’ai un rendez-vous avec le docteur des amputés pour fair une demande de prothèse de rééducation, je me dis « génial, une jambe ». Le lendemain, à la visite, les prothésistes examinent les moignons, me parlent dans leur jargon technique que je ne comprends pas. Pour eux, les moignons ont la possibilité d’être appareillés. Moi je les écoute, et je devine pas vers quelles nouvelles douleurs je vais encore devoir faire face. Quelques jours plus tard, Nono, m’emmène pour faire un moulage du moignon en préparation de la prothèse.

J’étais contente, ma ça n’allait pas durer.

Lors de la remise de la prothèse je me suis mise à pleurer voyant une emboiture en plâtre visée sur un tube en fer, et un  pied, voilà avec quoi il fallait que je marche sans parler du pied gauche qui ressemblait à une patte de cheval. Cela ma découragée et ma remise face a une réalité qui allait être un combat.

J’ai quittée la salle de rééducation sans rien dire et je suis montée dans ma chambre , je me suis câler dans le lit et le moral était descendu au plus bas. A ce moment là j’ai eu une pensée pour Marion, elle qui était toujours au près de moi dans les moments difficiles.  Alors je me suis emparé de Teddy que j’ai serré très fort contre moi, et me suis endormi.

L’arrivée de l’infirmière chef me tire de mon sommeil. L’ambiance n’était pas tout à fait la même qu’à l’hôpital.

«  qu’est ce que vous faite au lit ? me dit elle.

«  je me repose, lui répondis je.

« mais, vous ne devez pas être en salle de rééducation ?, questionna t-elle.

«  je n’en ai pas envie ! que je lui répond.

Je reçu l’ordre de descendre en salle, sinon elle appelait le kiné. Sur ce contact un peu rude, je compris bien plus tard, qu’en fait les bousculait les gens surtout dans leur intérêt. Je sort de mon lit, je m’assois sur le fauteuil, et je part vers la salle de rééducation. Non est là, il m’attend , il s’approche de moi, voit que je n’ai pas trop la pêche pour faire une autre tentative avec la prothèse.

Nono tente de m’encourager, mais je lui réponds ;

« je n’ai plus de jambe et tu veux que je remarche, j’ai le moral à zéro »

A ce moment j’aurai voulu appuyer sur un bouton pour revenir en arrière……mais on était pas dans un film ! Impossible, il faut encore et encore avancer, toujours plus facile à dire qu’à faire. Combien de fois Patrick, me l’a répétée cette phrase !

Nono me propose au moins d’essayer de remettre cette prothèse, vilaine, mais temporaire. Faire quelques pas avec histoire de voir comment je me sent, et si ça n’est pas concluant, il s’engage à en faire faire une à sa façon. On reporte donc la tentative au lendemain. En sortant de la salle, je rencontre des gens qui marchaient justement avec le même genre de prothèse. Curieuse, et intéressée, j’entame la conversation, en les questionnant. Quel genre de sensation ressentent ils avec ces prothèses. Aimablement quelqu’un s’assoit et prend le temps de commencer une discussion, pleine d’explications et enrichissante pour moi.

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 12:57

La Tour de Gassie, est un grand centre de rééducation destinés aux accidentés, ou vous êtes entièrement pris en charge, tout est fait pour que chaque puisse retrouver un maximum d’autonomie et de liberté sans trop dépendre de quelqu’un. En fait, on vous prépare à repartir au plus vite à la vie extérieure.

Le week-end fut agréable, une nouvelle époque allait commencée.

Petit déjeuner dans la chambre, et ensuite, il faut se débrouillé pour se déplacer du lit au fauteuil, prendre une douche, tous les mouvements que l’on fait sans s’en rendre compte lorsqu’on est valide, mais au moindre handicape, la chose la plus simple devient un vrai défit. J’imaginais déjà les efforts que j’allais devoir fournir.

Sur les coups de 10h on frappe à ma porte. Un homme, entre, il se présente comme étant le kiné des amputés. Nous allons travaillés ensemble, il va faire en sorte que je remarche très vite. Ce que j’espère !

On commence par échanger nos prénoms, c’est plus sympathique. Il continue ensuite en m’expliquant le déroulement de la kiné.

Mais j’avais du mal à imaginé comment j’allais pouvoir remarcher sans mes jambes. Comment me tenir debout !

Il m’explique que dans les prochains jours, j’allais allé en salle de rééducation et qu’on allait préparer mes moignons pour qu’ils acceptent les prothèses. Rien que d’entendre prononcer ce mot me bouleversait je me mis donc à pleurer.

Il allait donc commencé par me pratiquer un massage des moignons, ensuite il me montrerai le genre de prothèse qui me sera destiné. Après la séance de kiné j’avais le reste de la journée libre.

Après son départ, je me retrouve seule dans ma chambre, sans trop savoir quoi faire. Heureusement, quelques minutes plus tard un aide soignant passe et me fait savoir qu’il à au rez-de-chaussée une salle ou tout le monde peut se retrouver. En couvrant bien mes jambes pour les protéger, je pouvais y descendre. Je décide donc d’allé y faire un tour, histoire de ne pas rester enfermé dans ma chambre, pour une fois que j’ai la possibilité de bouger, je n’allais pas m’en priver ! Arrivé dans la salle, je croise une foule de gens, tous handicapés, bien sur. La première réaction fut de penser que personnes étaient différents, nous avions tous un problème. Pas un regard de curiosité, ça faisait du bien de se trouver au milieu de gens semblables. Dans ce lieu, la curiosité n’est pas de mise, la première question qu’on pose, n’est pas «  comme ça t’est arrivé ? », mais plutôt «  tu es arrivé quand ? ». C’est le plus important, car partant de là, chacun évalue le temps qu’il lui reste à faire au centre, en fonction de son handicap, de sa progression de la rééducation.

Bien entendu Eric et moi étions dans le même service de rééducation, nous avions les même kinés, et ça me paraissait génial. Mais nous avions trop de chose sur le cœur pour avoir une relation fusionnelle. Alors notre relation était devenue plus amicale qu’autre chose. Pour Eric c’était difficile à gérer, il aurai voulu qu’on nous traite en couple, quant à moi je ne voyais là qu’un centre de rééducation qui devait me redonner le pouvoir de marcher.

En sortant de cette salle, j’aperçois, « la salle des tortures », la salle de travail. Par curiosité je pousse la porte, et là, je vois les gens de train faire des exercices avec leur prothèse de toutes sortes. En voyant cela, je fus une fois de plus très troublé, et j’ai pris rapidement la fuite, pour qu’on ne me voit pas pleurer, je voyais une réalité qui me sautait brusquement à la face, une réalité que je ne voulais pas accepter.

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 11:53

Après le départ du chirurgien, des tas de questions, d’angoisses, se bousculaient dans ma jeune tête de dix huit ans. Quel était ce nouvel univers que j’allais découvrir, quelles dures épreuves m’attendaient, quels efforts allais je devoir encore fournir, combien de temps cela allait il durer ? Des dizaines de questions qui restaient sans réponses.

L’arrivée du repas, me sort de ce tourbillon de réflexion abrutissant. J’étais assise dans le fauteuil, et la position devenait inconfortable car j’avais le moignon qui portait dans le vide, et du coup ça me déclanchait des douleurs fantômes. Je demande donc à l’aide soignant de bien vouloir me mettre au lit.

«  il faut rester assise, me répond il » et il part.

Qu’importe, je le laisse partir, et je sonne l’infirmière. Mon infirmière préférée, Marion, arrive. Elle m’aide à me mettre au lit, sans aucun problème. Voilà pourquoi, je ne voulais pas non plus trop quitter l’hôpital, je commençait à prendre mes habitudes, je connaissais les soignants. Quant à Marion, je lui dois beaucoup, elle m’a énormément soutenue dans les moments les plus durs.

Les semaines passent, la guérison progresse, et bien sur le départ approche.

Un jour Marion m’annonce que le départ est prévu pour le lundi prochain. Me voilà partagé entre la joie, car doucement je me dirige vers la fin du tunnel, mais aussi la tristesse de quitter l’hôpital, après quatre mois de soins intensifs à côtoyer différentes gens toutes aussi sympathiques les uns que les autres.

Pendant que je partais en ambulance au centre de rééducation, La Tour de Gassie, ma famille déménageais mes affaires dans la chambre d’hôpital.

A mon arrivée, avant d’entrer, je détail l’extérieure. C était un vieux château, avec un jardin ou il y avait des gens qui étaient tous avec  un handicap différent. J’en eu froid dans le dos. En entrant dans le hall, je me trouve face à face avec un homme plus âgé que moi amputé des deux jambes, j’ai été touché au plus profond de moi et la seule chose qui m’est venue à l’esprit, s’y lui peu remarcher, pourquoi pas moi.

L’ambulancier qui c’était rendu compte de mon effroi, me dit,

« on monte au troisième, c’est le service des amputés, et l’infirmière en chef va passer pour t’expliquer le déroulement de ton séjour.

En entrant dans la chambre, je constate qu’il y avait un wc, et une salle de bains, ce n’était pas très grand, le séjour risquait d’être assez long, mais comme je n’étais pas non plus au club MED, je me dis qu’il fallait que je sorte au plus vite.

Peu de temps après mon installation l’infirmière passe. Elle m’explique en gros ce qui m’attends. Comme j’étais assise dans le fauteuil roulant, sans protection sur mes  jambes elles fait comprendre que pour le moment il valait mieux que je ne sorte pas trop de ma chambre. Le kiné des amputés devait venir aussi pour m’expliquer son programme, mais moi je ne souhaitais qu’une chose….me tenir debout et remarcher au plus vite.

Ma famille m’avait déjà rejoint dans ma chambre, lorsqu’on frappa à la porte. La porte s’ouvre, et j’eu la surprise, de voir Eric. Il était lui aussi dans le service. J’étais contente de le revoir. Mais une sensation bizarre de honte m’envahie. Je ne comprenais pas très bien cette réaction, du coup «  je me suis mise sur la défensive ».  Par la suite, cette situation, je vais la répéter souvent, et petit à petit, ça  se transformera en agressivité, et là peu de gens oserons me le dire. Certains accepterons mes colères, me trouvant toutes les excuses possibles, d’autres auront le courage de me remettre à ma place.

Eric me demande comment j’allais, aujourd’hui et avec beaucoup de recul, je lui répondrais classiquement «  en fauteuil « , mais à ce moment précis, l’heure n’était pas à la plaisanterie. Je venais de faire tant d’efforts pour surmonter toutes les souffrances pour en arriver là, que je me sentais un peu vide, pour faire face à de nouvelles épreuves.

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